plus fidei et fidelitati quam vitam
MAISON BERMOND : PLUS DE FOI ET DE FIDELITE COMME MODÈLE DE VIE
D’or à l’ours rampant de sable colleté d’un baudrier d’argent, soutenant une épée gainée du même.
Le nom Bermond, signifiant, en vieille langue germanique, «ours vaillant», l’ours armé d’une épée est bien placé aussi dans les armoiries de cette famille.
La famille Bermond est l’une des plus anciennes de France, puisque, dès le temps de Charlemagne, en 813, un Bermond était gouverneur de Lyon et comte d’Auvergne.
M. de Bermond, fils de Paucelin, est comte d’Avignon en 820. De 822 à 835, Remi de Bermond occupe le siège épiscopal d’Avignon. En 838, un des Bermond est évêque de Carpentras. En 984, un autre l’est de Nîmes.
Cette famille, bénie du ciel, ne tarda pas à devenir très nombreuse . Elle se divisa en plusieurs branches, ayant toutes une commune origine, et formant la maison Bermond.
LES DIFFERENTES BRANCHES
Les chroniques d’Apt établissent exactement le point de départ commun de toutes les branches qui partaient d’un même tronc, et dont cette ville, jadis considérée comme ville impériale, dont les gentils hommes tenaient à honneur d’être citoyens, était le domicile habituel
Des Bermond de Provence, qui remontent très loin, dérivèrent les Bermond du Caylar et d’Anduze. Ces derniers donnèrent naissance à la branche de Sommières.
La famille Bermond était des plus qualifiées du Languedoc. Pierre I, comte d’Anduze, seigneur de Sommières, Sauve et autres places, faisait battre monnaie à son coin.
A partir de 1020, c’est à dire depuis Pierre, la généalogie des Bermond peut s’établir sans aucune interruption. Pierre Ier Bermond , père de Pierre II, avait épousé Hermesinde, qui, après la mort de son époux, se remaria avec Raymond VI, comte de Toulouse.
Ainsi, le fils de Pierre et de Hermesinde entra dans la famille des plus puissants seigneurs du Midi. L’alliance de Pierre avec Constance de Toulouse, ayant eu un premier mariage royal.
LES BERMOND, NOBLESSE, ARISTOCRATIE ET BON MARIAGE
Elle occupait au sein de l’aristocratie languedocienne une place éminente, sous la seigneurie légère du comte de Toulouse. L’ensemble domanial s’était constitué dès la haute époque. L’archéologue historien Laurent Schneider a montré qu’Anduze et Sauve étaient dès l’Antiquité le siège d’un pouvoir sur une circonscription matérialisé par une forteresse et une agglomération. Le premier des Bermond d’Anduze, Bernard Pelet a été décoré, au seuil du XIe siècle, du titre de marquis normalement réservé au comte de Toulouse. Autre signe de la prééminence du lignage réputé pour son ascendance prestigieuse, les familles comtales du grand Midi et de l’Espagne chrétienne viendront chercher épouses ou époux chez les Bermond d’Anduze.
La maison d’Anduse a été la souche de plusieurs grandes maisons de France qui du dixième au treizième siècle, se séparèrent du tronc commun et formèrent plusieurs branches, sous divers nom particuliers, tels que la maison de Bermond, Ducaylar, de Roquefeuil et d’Alèz. Cette dernière branche dont il est ici seulement question, descend incontestablement et par mâles de Roger d’Anduse, seigneur de la Voûte et de Rochemore.
Roger D’ANDUSE, seigneur de la Voûte et de Rochemore, en Vivarais, fils de Bermond IV d’Anduse, seigneur et comte d’Alèz, était frère de Pierre de Bermond d’Anduse, qui avait épousé Constance de Toulouse, auparavant reine de Navarre, fille de Raimond VI, comtede Toulouse, et oncle de Philippine d’Anduse, qui épousa le vicomte de Narbonne.
Pour établir sa filiation et descendance, la maison d’Alèz ne fait usage que des titres originaux qu’elle a en main, et qu’elle a produits au cabinet des ordres du roi, sans s’occuper des autres branches dont la généalogie est rapportée par don Vaissete, historien du Languedoc, et se trouve dans la dernière édition de Moreri.
Pierre II de Bermond se distingua par sa valeur dans les guerres du comte de Toulouse. Il vient aussi au secours des princes chrétiens d’Espagne dans leurs luttes contre les infidèles : c’est dans une de ces expéditions qu’il reçut les éloges officiels du pape Innocent III,qui lui témoignait ainsi sa reconnaissance.
Les Bermond de Provence possédaient des fiefs en cette province dans le XIIIe siècle, temps auxquels les seuls gentilshommes pouvaient seuls en avoir.
Constance de Toulouse eut aussi de grandes alliances avec les rois d’Angleterre, de Sicile et d’Aragon. Son père se remaria une troisième fois avec Jeanne II, fille de Henri II d’Angleterre, veuve de Guillaume, roi de Sicile, et une quatrième fois avec Éléonore,soeur de Pierre II d’Aragon. La femme de Pierre II de Bermond était arrière-petite fille d’un roi de France, nièce des rois d’Angleterre et d’Aragon, et belle-fille du roi de Sicile.
Un Antoine de Bermond servit courageusement le Roi, vers l’an 1350, dans.la guerre des Tuchins.
LES BERMOND ET L’EGLISE
Par dessus tout, c’était une famille de pieux, dont la piété était le plus grand ornement. Les Bermond combattirent vaillamment pour la défense de l’Église de Dieu , contre les Sarrasins et les infidèles. Ils fondèrent l’abbaye de Sauve, dotèrent celle de Cendras, fondèrent une chapelle dans l’église principale de Pézenas, une autre dans celle de Nimes, etc.
Plusieurs de leurs membres , entrés dans la carrière ecclésiastique, y occupèrent d’éminentes dignités. On trouve dans cette famille une longue série d’évêques qui, durant plus de six siècles.
LES BERMOND, LES MUSES ET LES TROUBADOURS
Avec l’amour des batailles, les Bermond gardaient précieusement le culte des Muses et des troubadours. Nommons seulement Claire d’Anduze (la trobairitz est une forme féminine de troubadour), la Sapho du Languedoc et le troubadour Bermond
LES BERMOND ET LA JUSTICE
Parmi toutes les affaires qui furent jugées par le tribunal montbrisonnais, deux en particulier, plus anciennes, sont restés célèbres dans tout le pays. D’abord le procès des compagnons de la Duchesse de Berry en 1833. Celle-ci avait soulevé une nouvelle fois la Vendée en faveur de son fils, héritier légitime du trône de France. Les accusés : MM. de Saint-Priest (duc d’Almazan), de Kergorlay père, de Mesnars, de Kergorlay fils, de Bourmont fils, Sala, de Lachau, de Bermond, de Candolle, Laget de Podio, Esig, Ganail, Mlle Lebeschu, et divers accusés absents. A cette occasion, Alexis de Tocqueville plaida et c’est une des rares fois qu’il fit valoir sa qualité d’avocat.
LES BERMOND ET LES NICOLAS
Nicolas Bermond martyre de France est un religieux très prudent, gardien du couvent de Saint François et prédicateur très excellent. Etant conduit devant le tribunal hérétique et la inciter de disputer de la foy et la religion, fit demeurer muets tous les assistants, comme s’ils eussent été des poissons. Mais pour cela ces âmes cruelles ne furent point touchées. Ains=Mais au contraire s’endurcissent plus fort, le chargeant de grande injure et le tourmentant en beaucoup de façon désirant le faire mourrir : toutefois il y avait beaucoup des assistants qui le conserverent. Le jour ensuivant ils avaient résolu d’exécuter leur méchante volonté; mais il fut pris par un fidèle et deux catholiques, lequel par des spélonques=grottes et cavernes en lieu sur et hors de danger, à la confusion de ces chiens affamés.
Cet héritage est riche ou parfois lourd à porter puisqu’il peut avoir des conséquences qui se répètent dans le temps. Suivez mon regard vers le transgénérationnel, le lien psychique entre les membres d’une Famille et leurs ancêtres et aïeux.
Nicolas Bermond