À Nice, actuellement sur le boulevard Tsarevitch, les Bermond et les Peillon, firent élever au milieu d’un vaste domaine deux grandes villas voisines portant leur nom. La seconde était aussi entourée de plusieurs pavillons ou » fabriques « , de style assez divers, comme on se plaisait à les apprécier à l’époque (médiéval, antique, exotique) et dominait, outre un jardin riche de fleurs et d’agrumes parfumés, un étang avec une île artificielle et un pont » romantique « .
C’est dans ce cadre paradisiaque qu’en 1856 vint s’installer l’impératrice douairière de Russie Alexandra Féodorovna, veuve de Nicolas Ier et mère d’Alexandre II pour y passer l’hiver, conformément aux mœurs du temps. Ce séjour est principalement motivé par des raisons politiques. Le royaume de Sardaigne venait de combattre la Russie au cours de la guerre de Crimée et aux côtés de la France et de l’Angleterre. Cette guerre avait eu aussi pour effet d’éloigner l’une de l’autre les deux alliées traditionnelles qu’étaient la Russie et l’Autriche.
La confrontation de l’organisation de l’espace avant et après la construction de l’hôtel donne une idée de l’ampleur de la mutation. Ce n’est pas seulement un bâtiment nouveau qui vient s’inscrire dans le paysage, mais le passage d’une économie agrico-touristique à ce que j’appellerai une économie touristico-industrielle. A un jardin succède un quartier qui se bâtit.
Le domaine Bermond, du nom de son propriétaire, est dans les années 1860 une exploitation agricole où sur quelques 14 ha on cultive arbres fruitiers, fleurs et cultures maraîchères. Des bâtiments correspondent à cette dimension rurale : une grande maison de ferme, des bâtiments d’exploitation et deux maisons rurales. L’accueil des hôtes étrangers est venu s’ajouter à l’activité agricole et a entraîné la construction de nouvelles villas à côté de la villa Bermond proprement dite.
En 1865 le tsarévitch Nicolas, de retour d’un voyage en Italie, s’arrête à Nice, où sa mère, l’impératrice Maria Alexandrovna, séjourne à la villa Bermond. Il va mourrir peu de temps apres d une tuberculose méningée.
A la suite du décès du prince héritier Nicolas Alexandrowitch, la famille impériale acheta la propriété Bermond et fit raser la villa. En 1867, fut construite une chapelle commémorative qui contient le mausolée du Tzarewitch.
Voilà l’histoire de la villa Bermond qui comme le Taaj Maal est devenu un temple dédié au souvenir du prince Héritier Nicolas.
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