J’ai rencontré Franco Revelli, le ministre du renouveau de la république libre du Frioul aux Danaïdes une brasserie emblématique à Marseille. Pour rappel les Danaïdes étaient les cinquante filles de Danaos qui, mariées aux cinquante fils d’Aegyptos, les assassinèrent durant leur nuit de noces à l’exception d’une seule qui épargna son époux.
Ça a tout de suite collé sur la vision de la société, de Marseille, des interactions, des possibilités de changement. J’ai compris que les micronations au delà de l’utopie était un moyen créatif de faire de la politique. Je lui ai rapidement présenté les îles virtuo-réelles Bermond. Il a trouvé cette initiative dans la continuité des réflexions de la république libre du Frioul. Dès lors nous avons échangé longuement sur comment faire émerger ces idées. De là est née le festival des micronations et de la gouvernance 2.0.
Franco présentera son documentaire au festival des micronations et de la gouvernance 2.0 le 15 juin 2023.
👉 Inscription / places limité : https://www.eventbrite.fr/e/billets-festival-des-micronations-et-gouvernance-20-603401158107
(documentaire, 28mn, 2009)
Production : Zemiafilm, Uniprovence
Réalisation : FRANCO F. REVELLI
Genova Film Festival 2010 – Prix du Meilleur Documentaire
Autres Documentaires pour info :
How to start your own country
https://mubi.com/films/how-to-start-your-own-country
Liste officielle des micro nations :
La république libre du Frioul en quelques lignes :
Dans les années 90, Jean-Claude Mayo, un artiste plasticien originaire de La Réunion, s’établit à Marseille où ses œuvres polymorphes rencontrent un certain succès. Cependant, cette période est marquée par l’omniprésence de l’argent et une société conformiste qui restreint son imagination débordante. Jean-Claude se sent de plus en plus à l’étroit dans ce contexte. Il exprime souvent sa frustration devant ses proches en soupirant : « Dans notre société, on n’a jamais le droit de faire le con ».
En 1989, Jean-Claude acquiert le fort de Brégantin, situé sur l’archipel du Frioul, à vingt minutes en bateau du Vieux-Port de Marseille. Toutefois, il ne se laisse pas décourager. Un jour de 1997, lors d’un joyeux repas organisé sur l’île avec ses amis, Jean-Claude se met à rêver plus intensément que les autres. Au lieu de simplement discuter des problèmes du monde, il s’interroge à voix haute : pourquoi ne pas créer son propre monde ? C’est ainsi que naît l’idée de la République libre du Frioul (RLF), une société ouverte à tous, y compris aux Roms et aux sans-papiers, où l’humour et la dérision sont les maîtres mots et où les seules frontières sont celles de l’imagination. Ce pays est conçu comme un État « totalitairement libertaire », avec pour devise imparable : « Un seul soleil, chacun son ombre ».
La RLF prend rapidement forme, et Jean-Claude Mayo devient ministre Convoyeur du Verbe, tandis que Egrégore Le Virtuel est acclamé en tant que président incorruptible. Le gouvernement s’élargit pour inclure tous les citoyens de la RLF, qui se préoccupent véritablement des besoins et des désirs du peuple. On y trouve un chancelier « de la désinvolture », un délégué aux « baliseurs et baliseuses du désert », des ministres « de la farce de froppe », « des chats qui aboient » ainsi que « des envies » et « des semelles de vent ».
Ce qui n’était au départ qu’une idée virtuelle se concrétise rapidement, et le Frioul devient le pays le plus attachant du globe. Un journal aléatoire appelé Frioul Tribune est créé, des événements tels que la Nuit du conte et le festival Polar et jazz voient le jour, et de nombreuses fêtes nationales sont célébrées régulièrement. Le gouvernement audacieux multiplie également les coups d’éclat médiatiques, tels qu’une tentative malheureusement infructueuse d’annexer la ville de Paris, la création d’une monnaie locale avec de magnifiques billets, et l’envoi d’une lettre à l’ONU pour obtenir la reconnaissance officielle en tant que pays indépendant. En l’espace de trois années, la RLF compte près de 450 membres.