Le nom du projet était initialement iLife, mais Apple(c) nous a ennuyé avec ce nom. Alors iLife est devenu « Social Weight Manager ».
iLife est une sous brique du projet plus gĂ©nĂ©ral iBrain, Ă qui il est dĂ©lĂ©guĂ© les flux d’informations d’une personne donnĂ©e. L’application a pour but la gestion intelligente du poids Ă travers les rĂ©seaux sociaux, le quantified self, les objets connectĂ©s et les propres donnĂ©es dĂ©claratives. C’est une application de « coaching santé » pilotĂ©e par ces 4 entrĂ©es de data.
iLife a trois objectifs :
– Donner du sens Ă la donnĂ©e
– Extraire des bĂ©nĂ©fices
– Construire un profil consolidĂ©
Aujourd’hui, les personnes produisent de la donnĂ©e en permanence, que ce soit sur Twitter, sur Foursquare, ou bien avec RunKeeper, et bien encore d’autres. Ces informations seront travaillĂ©es Ă l’intĂ©rieur de la boĂ®te noire – iBrain (qui possède des algorithmes de calculs et produit des rĂ©sultats en retour des entrĂ©es).
Ce que souhaite l’Ă©quipe R&D de 50A, c’est transformer une sĂ©rie d’informations en une connaissance directement exploitable.
C’est un mĂ©tier qui est très complexes pour beaucoup de raison. Par exemple, il faut prendre en compte finement le contexte : Ă partir de quand estime-t-on qu’une personne ne fait pas assez de sport ? A partir de combien de pizzeria doit on indiquer que la suivante sera celle de trop ? Aussi, L’information que nous captions peut ĂŞtre parcellaire. Elle est souvent bruitĂ©e comme sur twitter, et des tics de langages sont compliquĂ©s Ă interprĂ©ter : songez par exemple Ă l’ironie ! Dans l’ensemble, les donnĂ©es ne sont pas non plus structurĂ©es et souvent Ă©parpillĂ©es Ă travers de nombreux rĂ©seaux sociaux dont la gestion du profil est propriĂ©taire.
Pour produire cette valeur ajoutĂ©e, nous utilisons de l’intelligence artificielle. Cela va des filtres, en passant par toute une panoplie de rapprochement par racine, des expertises lexicographiques et sĂ©mantiques. Nous aurions pu aussi utiliser les rĂ©seaux de neurones pour faire de l’apprentissage. Nous avons fait le choix de la recorrĂ©lation, des probabilitĂ©s et des systèmes experts.
La recorrĂ©lation, c’est (pour faire simple), le fait de coupler des élĂ©ments à priori diffĂ©rents et de se demander si cela fait du sens. Par exemple une personne qui poste sur Twitter Ă propos de sport et indique qu’lle court sur Runkeeper. Autre exemple, si une personne a dĂ©clarĂ© faire un rĂ©gime et qu’elle se checke sur Foursquare dans une pizzeria, iLife va pouvoir reconnaĂ®tre que cela n’est pas une situation consistante puisqu’elle crĂ©e un paradoxe. La connaissance qui sera produite sur ce type d’exemple est l’antinomie : la personne qui dit ĂŞtre au rĂ©gime et qui a pour dĂ©jeuner une pizza, va produire une connaissance qui pourra exemple lui indiquer que ce n’est pas très cohĂ©rent. Ainsi, Ă partir de 2 informations, nous avons crĂ©Ă© de la connaissance directement exploitable sous forme de surveillance, d’alerte, de conseil, etc…
La dĂ©marche employĂ©e est donc scientifique : reposant sur le doute, elle va Ă©mettre des hypothèses pour construire une thĂ©orie qui va ou non valider des faits (abduction). Une fois ce modèle construit, la rĂ©cupĂ©ration d’information produit de la connaissance et dĂ©clenche les actions (dĂ©duction).
Ainsi, petit Ă petit, nous essayons de comprendre l’information Ă©parpillĂ©e et bruitĂ©e des rĂ©seaux sociaux.
Pour cela, il faut prendre en compte les nombreux traitements intuitifs (rĂ©seaux sociaux, quantified self, autres donnĂ©es) et voir si ces donnĂ©es sont pertinentes, utilisables, quantifiables… En agrĂ©geant, ces informations dans les filtres et le système expert après une sĂ©rie de prĂ© traitements, nous tentons d’aller reconnaitre les champs sĂ©mantiques et les actions induites dans l’information : tel ou  tel filtre permettra de reconnaĂ®tre si tel adjectif employĂ© est positif ou nĂ©gatif, les bases de connaissances vont aider Ă repĂ©rer les mots clĂ©s filtrĂ©s qui seront intĂ©ressants et gĂ©nĂ©rer automatiquement les liaisons (ex: pizza – nutrition – calories & lipides).
L’ensemble de ces informations captĂ©es vont permettre de dresser un profil continu (au sens du temps rĂ©el) qui sera discrĂ©tisĂ© (pose d’indicateur), car cela est Ă ce stade plus simple Ă travailler pour l’Ă©quipe R&D de 50A. Un profil consolidĂ© sera crĂ©Ă© et sera sans cesse alimentĂ© par les donnĂ©es en temps rĂ©el, la base de connaissances (pizza) et les règles (« 5 pizzas ce n’est pas bien »). La personne prendra des points nĂ©gatifs ou positifs en fonction de tel ou tel repĂ©rage car il faudra bien Ă un moment donnĂ© trancher : sa conduite est bonne ou non, son assuiditĂ© au sport est correct, …
La R&D 50A cherche donc Ă construire des modèles et des indicateurs qui permettront, pour un contexte donnĂ©, de construire une « pente de vie en temps rĂ©el » vis Ă vis de son profil : une personne de 80 kg qui dĂ©marre un rĂ©gime aujourd’hui n’est pas la mĂŞme chose qu’une personne qui fait Ă©galement 80 kg mais qui a commencĂ© son rĂ©gime il y a deux mois. Pour l’un tout reste Ă commencer, Ă dĂ©montrer. Pour l’autre, une inertie est en place, la reprise du sport probablement, etc… Pour le premier, manger une pizza est un vrai mauvais signal. Pour l’autre, Ă peine un incident de parcours.
Et c’est la caractĂ©ristique principale de ce système global que d’associer contexte, modèle, indicateur, traitement en temps rĂ©el pour gĂ©nĂ©rer des actions pour la personne et l’aider Ă gĂ©rer son poids : alerter, recommander, souligner, etc.
Ce projet s’insère dans un partenariat de 3 ans avec le CNRS : la première annĂ©e a donnĂ© naissance Ă iPlace, un agenda lifestyle intelligent, la deuxième annĂ©e sera sous le signe de la santĂ© avec iLife, et pour finir iBrain.
iBrain, c’est 3 ingĂ©nieurs, 1 Directeur de recherche, une agence, et un partenariat avec le CNRS.
Le but de iLife est donc d’aider Ă rester dans cette zone de santĂ© ++.